De la créativité au travail

Anooshey Rahim : Sauvage par sa conception

L'architecte paysagiste Anooshey Rahim puise sa créativité dans la terre qu'elle a sous les pieds. Constamment en train de fabriquer et de planter dans son studio, elle trouve l'inspiration dans une collection d'objets conservés qui ont une histoire riche.
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Il est crucial pour le processus de s'entourer d'objets, de textures et de couleurs qui ont un sens. Cela enrichit la palette de notre créativité. »

—Anooshey Rahim
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Un paysage changeant

Le jardin d'Anooshey Rahim à El Cerrito, en Californie, donne sur la baie de San Francisco à l'est. Elle parle du patio en briques qu'elle a conçu et de sa matérialité chargée d'histoire : « On peut remonter le fil jusqu'à tant d'utilisations au cours de l'histoire.

« L'architecte paysagiste a donné aux briques classiques rouge terre un motif subtil avec des losanges plus foncés pour leur donner une "impression de textile" », explique-t-elle. « J'ai eu cette idée en regardant les ombres sur le sol sous cet arbre. Je voulais recréer les ombres dans la brique. »

Le patio mène à un studio situé au rez-de-chaussée de la maison, qu'elle partage avec son partenaire, l'artiste Graham Laird Prentice. Anooshey Rahim a étudié l'architecture et l'architecture paysagère à l'université de Pennsylvanie. Elle a appris la physique de la construction (« c'est utile lorsque vous concevez des pergolas ou des murs de soutènement »), mais la rigidité des bâtiments commençait aussi à l'agacer. « L'architecture est tellement statique », ajoute-t-elle. « Les architectes veulent figer le temps. Mais il faut concevoir pour le changement, pour la mort ».
Leçons de choses

Son cabinet, Dune Hai, a des projets dans toute la Californie, chacun étant différent. Anooshey Rahim encourage sa petite équipe de designers à travailler de manière omnivore. « Nous nous intéressons à d'autres secteurs, comme la mode, les intérieurs, le design produit, et nous les ramenons ici. Nous ingérons des formes, nous essayons de découvrir des concepts formels que nous pouvons agencer dans un espace ».

Les objets disposés dans l'espace de Rahim sont peu nombreux, mais importants. Du thé pu'er en train de refroidir dans une théière flanquée de deux petites tasses, un panier tissé et un ancien bol en terre cuite, une cloche d'Arcosanti avec patine en aquamarine, des drapeaux de prière tibétains. « Il est crucial pour le processus de s'entourer d'objets, de textures et de couleurs qui ont un sens. Cela enrichit la palette de notre créativité. »

En regardant autour d'elle dans son studio, Rahim établit d'autres liens : « Le siège Aeron a ce côté très futuriste, très science-fiction, un peu comme un squelette d'alien, et c'est ce qui peut le rapprocher de ce panier avec ses nervures. Tous les objets font référence à quelque chose, mais ce n'est pas toujours immédiatement évident. » Les objets discutent entre eux, ainsi qu'avec Rahim et ses designers. Mais cela implique de leur laisser de l'espace pour s'exprimer. « Cette pièce pourrait être remplie d'objets », admet Rahim. « Mais nous avons besoin de place pour nos propres idées. C'est pourquoi les objets vont et viennent. »

À Dune Hai, il y a toujours de la place pour l'imprévu, cela fait totalement partie du processus. « Nous ne voulons pas nous inscrire dans l'Anthropocène », explique-t-elle, en référence à l'époque où l'activité humaine domine l'environnement. « Nous interagissons avec la nature sous toutes ses formes. Nous voulons avoir un impact le plus faible possible. »